Les cadavres en fleur
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Fulbert est rentier. Pour passer le temps, il a acheté une épicerie, mais il déteste les vieilles peaux, qui sont quand même celles qui passent le plus de temps à ne rien acheter dans les rayons. Le seul avantage de cette épicerie, c’est d’avoir rencontré Mme Y, car quand elle est morte, Fulbert a pu récupérer son chien, qui avait un air intelligent.
Cet air intelligent, ça le changeait de Cindy, cette jolie femme qui l’accompagnait souvent, partout, et qu’il avait fini par épouser. Cindy était un piaf qui s’ignorait, et pas une fleur. C’est joli, mais c’est gênant, un piaf. Il y avait aussi les parents de Cindy. Son père, qui ressemblait à un cochon, et qui avait trouvé un travail pour Fulbert, pour qu’il s’occupe. Et sa mère, qui ressemblait un peu à une girafe, mais qui avait la gentillesse de venir déjeuner avec Fublert, le midi, lorsque celui-ci travaillait.
Ca n’a pas duré longtemps, ce travail, notons bien. L’entreprise n’est pas un lieu idoine pour les fleurs, et des contraintes d’organisation aussi futiles que de passer des commandes de fournitures une fois par an peuvent vraiment rendre infernale la vie de bureau, surtout quand on n’a plus de post-it.
Enfin, Fulbert a trouvé sa voie. Quand le chien Rabbin est mort, avec l’aide du lieutenant Poète, il l’a transformé en fleur. Quand Cindy a assommé Poète, c’est Poéte qui est aussi devenu fleur. Cela faisait joli, dans le grenier, ces fleurs côte à côte. Puis Cindy a exagéré, et Fulbert a du la transformer elle aussi, ainsi que quelques autres, passés par là, comme le Cochon ou Amandine, si jolie en fleur...
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