L’Africain
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« L’Africain » est un roman écrit par Jean-Marie Le Clézio, paru en 2004.
L’histoire commence en 1948. La guerre est finie, et l’auteur quitte Nice avec son frère et sa mère pour rejoindre son père qui est médecin de brousse au Nigéria. La famille a été séparée pendant huit ans, et le père de l’auteur est resté seul en Afrique pendant tout ce temps, loin de ses enfants qu’il n’a pas vu grandir et loin de la femme qu’il aime, leur mère.
Il s’agit d’un double choc : à l’âge de huit ans, l’auteur découvre en même temps l’Afrique et son père. Les deux vont l’étonner, l’Afrique va le séduire. Jean-Marie Le Clézio décrit ses couleurs, ses odeurs, la nudité des corps, la vérité des âmes, la liberté qu‘elle lui apportera.
Plus d’école, et des décors de rêve pour cadre de jeux : la savane, où la beauté se mêle au danger. Tout est grandiose en Afrique, les orages, le soleil, les insectes qui ne cessent de les gêner, de jour comme de nuit.
Ensuite, l’auteur brosse un portrait émouvant de son père, mais sans concession. Il découvre un aventurier, un homme qui ressent beaucoup de compassion pour les êtres humains qu’il soigne et qu’il photographie avec tendresse. Le roman est d’ailleurs illustré par des photos en noir et blanc prises par celui-ci pendant de nombreuses années. En tant que père, il est autoritaire, il impose ses règles à ses enfants qui jusque là n’en connaissaient presque aucune. Frustré de ne pas avoir réussi à aller les chercher en France pour leur éviter la guerre, il s’est réfugié dans le travail.
Il a toujours exercé le travail de médecin avec passion, malgré le manque de médicaments à cette époque. D’abord en Guyane, puis dans différentes régions africaines. Au départ, sa femme l’accompagnait dans ses tournées en brousse, puis elle a dû partir pour accoucher en France, et la guerre l’a rattrapée. Le père de l’auteur a ensuite poursuivi son travail en solitaire, apprenant à connaître les Africains en profondeur. Il allait en effet soigner dans des tribus où de nombreux habitants n’avaient même jamais vu de Blancs. Il avait en horreur l’Afrique des colons, les occidentaux qui se sentaient supérieurs.
Ce livre est un merveilleux retour vers l’enfance, une déclaration d’amour à l’Afrique. Si Jean-Marie Le Clézio a réalisé que son père était « l’Africain », l’Afrique est en quelque sorte la mère qui lui a donné le jour, lui apprenant à découvrir le monde et les êtres vivants, simplement, et à profiter de la vie et des moments de bonheur qu’elle apporte.
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