Les chaussures italiennes

samedi 19 juin 2010
par  Sylvain
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Depuis 12 ans, depuis cette fatale erreur qu’il a commise en tant que chirurgien, Fredrik vit seul, sur son île, éloignée de toute vie sociale. Juste deux rituels : le bain dans l’eau glacée, été comme hiver, et les quelques mots échangés avec Janson, le facteur qui dessert les îles en bateau.

Un marin, cette routine est interrompue par l’arrivée d’Harriet, la femme qu’il a aimée 30 ans plus tôt, et qu’il a abandonnée pour aller continuer ses études en Amérique. Harriet demande à Fredrik de tenir une promesse que celui-ci avait fait, bien longtemps auparavant : emmener Harriet découvrir un petit lac du Nord de la Suède.

L’épopée redonne à Fredrik le goût de la vie, des contacts humains. L’amène aussi à découvrir qu’Harriet allait mourrir, et qu’il avait une fille, qu’il ne connaissait pas.

Et à se rendre chez cette malade dont, 12 ans auparavant, il avait gâché la vie. Pour y découvrir que d’autres que lui vivaient des situations encore pires, et pouvaient s’en remettre, soit par le suicide, soit portés par la volonté de vivre et de s’occuper des autres.


Commentaires

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samedi 26 juin 2010 à 22h09 - par  Sylvain

L’argument est bien connu : on peut se retirer du monde quand on pense ne plus rien avoir à y faire, il n’empêche, la vie, ce sont les autres, les conséquences du passé.

Et Fredrik ne peut y échapper. Harriet fût sa compagne, son bonheur. Il l’a sacrifiée, et...

Avec quelques symboles un peu rigolos : l’exil dans une $ile, prise par les glaces, le bain purificateur des péchés passés, l’accueil d’une société de fourmis dans la cuisine, métaphore d’un lien social décalé avec une société qu’il ne comprends plus.

Mais toutes ces pages de gens qui vivent seuls, loin de tout et de tous, dans des contrés si particulières qu’on y réinvente des socialisations nouvelles, c’est triste.

Je crois que je n’aimerais pas être Suédois du Nord, que je ne pourrais pas comprendre ce qui se passe. Il manque du soleil à ces gens.

C’est probablement nul comme critique d’un livre, mais cela me semble réel. M. Paasilino a tout autant de froid dans ses livres, et il exprime lui aussi la dureté du grand Nord, mais il le fait avec une rage de vivre infiniment plus amusante.

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