Avenue des géants

vendredi 1er février 2013
par  jackie
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Al Kenner est un adolescent pas tout à fait comme les autres, il mesure 2,20m et a un QI supérieur à celui d’Einstein. Le jour de l’assassinat de Kennedy, il tue ses grands-parents de sang froid, avec la carabine qu’ils viennent de lui offrir. Sa grand-mère l’excédait, son grand-père, non, mais il est arrivé au mauvais moment. Conscient du peu de temps qu’il lui reste libre, il part, avale les kilomètres à moto, le temps de se gaver de grands espaces et de grand air, puis se rend.

A son procès il reconnait les faits, malgré cela, malgré lui, il est déclaré irresponsable et interné dans un hôpital psychiatrique. Il tombe sur un psychiatre moderne, humaniste et qui l’aide à démêler son parcours, à comprendre comment il en est arrivé à cet acte et aussi à lutter contre ses angoisses, ses "mauvaises pensées". Si bien qu’il finit par être libéré, à l’âge de 22 ans.

Sa sortie l’angoisse, que faire de cette liberté, lui qui n’était motivé par rien avant la prison. Il enchaine les petits boulots et se rapproche inexorablement de sa mère avec qui il veut régler ses comptes. Il roule, prend des jeunes filles en auto stop, des hippies, des bourgeoises, il dépense son salaire en essence et en boisson. Dans les bars, il fait connaissance avec la police locale. Il se lie avec le chef de la police et avec sa fille. Ignorant son passé meurtrier, il explique qu’il a travaillé dans un hôpital psychiatrique, il les impressionne par ses connaissances en psychologie des tueurs, au point de se faire embaucher comme profiler.


Commentaires

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dimanche 17 février 2013 à 22h50 - par  jackie

C’est mon 3ème bouquin de Marc Dugain, et encore une fois je suis ravie. Ravie par son écriture. C’est juste, c’est très documenté, c’est dense mais pas lourd. Il réussi à dresser le portrait d’un tueur en série, sans jamais verser dans le gore, d’ailleurs, les meurtres, si on les pressent, ne sont racontés qu’à la fin (sauf pour ses grands-parents). Au travers du récit de son parcours, de ses crises d’angoisse, il ne tente jamais de l’excuser, juste de tenter quelques pistes d’’explication, tout en laissant des interrogations. Car on peut comprendre qu’un enfant maltraité, doté d’une mère castratrice, d’un père trop faible, de soeurs débiles et grosses, ne parvienne pas à développer l’empathie et la tendresse qu’il n’a pas reçues, pour autant tous les enfants élevés ainsi ne deviennent pas nécessairement des monstres. Alors est-ce son taille et son intelligence, tous deux démesurés, font que ? Où est-ce parce qu’il était un monstre dès l’enfance qu’il a été mis de côté et à ce point maltraité, comme le prétend sa mère ? Voilà on reste avec ces questions. A moins qu’il faille admettre que toute société comporte des monstres et qu’on ne peut rien contre cet état de fait.