Chronique du Pays des Mères

samedi 17 juillet 2021
par  Sylvain
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Jeune, Lisbei est à la crèche, comme tous les enfantes de moins de 7 ans. Certains partent à l’infirmerie, ils reviennent rarement. Elle, elle est revenue. Comme Tula, cette petite dont elle perçoit la flamme quand elle la touche.

Et puis à 7 ans, Lisbei a du partir de la crèche et venir vivre dans les tours, avec les autres, les vertes, les bleues et les rouges. Elle avait sa part des activités à réaliser, mais elle devait également apprendre le savoir spécifique nécessaire pour devenir une Mère, Capte de Bethelny. Enfin, si elle devenait une Rouge et était en capacité de Danser avec un homme, devenus tellement rares qu’ils étaient réservés à la reproduction.

Mais Lisbei n’est pas devenue une Rouge, ce qui lui a permis de faire des découvertes historiques qui remettaient en cause le dogme de la toute puissance éternelle d’Elli et l’histoire des Harems et des Ruches. Peut être même d’imaginer qu’il pouvait y avoir un autre monde, autour du Pays des Mères.


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dimanche 1er août 2021 à 18h20 - par  Sylvain

Ecrit en 1992, ce roman avait pour lui d’être a tout le moins en avance sur son temps.

Faisant suite à une période de folie masculine (notre temps présent), puis à deux périodes de dictatures, l’une par des hommes, les Harems, l’autre par des femmes, les Ruches, le nouveau monde créé grâce à l’intervention d’une sorte d’avatar féminine de Jesus est pacifié.

Un peu comme chez Orwell, on a ici un langage totalement féminisé, et dont le pronom indéfini est également celui de la puissance d’essence divine qui a créé le monde, Elli. Ce qui donne "Elii pleut", permettant à la fois d’utiliser une forme indéfinie, de donner la gloire de la venue de la pluie à Elli, et d’avoir une sonorité rappelant bien évidemment le pronom féminin "Elle". C’est sympa.

De la même façon, la structure sociale permet d’éviter les conflits de pouvoir, celui-ci étant en partie héréditaire et en partie fondé sur la capacité à se reproduire, problème principal de ce monde post apocalypse. Et les décisions les plus importantes sont prises après une procédure presque démocratique, en tout cas suffisamment longue et globale pour que tout le monde s’y retrouve. Sympa aussi.

1992, c’était le temps des utopies, des rêves de monde meilleur et de crainte d’un emballement militaire entre les puissances de l’Est, du Milieu et de l’Ouest. On en retrouve d’ailleurs des retombées dans l’opus, car le monde tel qu’il est décrit peut apparaitre (au vu des caractéristiques de deux des protagonistes) comme une création ou expérimentation de "l’extérieur".

Et donc, globalement, c’est bien, très bien, mais daté. Mais j’irai voir d’autres opus de la même autrice.

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