Disons le tout net, c’est un livre très intéressant.
L’auteur, neurologue, sais de quoi il parle lorsqu’il parle cerveau, et est bien renseigné lorsqu’il parle IA. Livre cet opus fait au moins prendre conscience du tournant que nous allons probablement vivre (subir ?) dans les années à venir, et permet également d’y réfléchir.
Pour ma part, il m’est resté quelques points une fois la dernière page de l’opus fermée.
D’abord, l’auteur par le d’IA sans définir ni remettre en cause le concept. Hors, cela fait plus de 30 ans qu’on parle plus ou moins d’intelligence artificielle, dès qu’un nouveau concept voit le jour.
Il y a eu Prolog, ce langage qui explore des arbres plus vite qu’un cerveau, et globalement, qui permet aujourd’hui de trouver la route la plus rapide.
Puis les divers stades de reconnaissance des formes, permettant d’identifier des objets / personnes dans des circonstances ou un oeil humain ne les perçoit pas.
Enfin, les progrès de la gestion de données permettent aujourd’hui de faire de la reconnaissance de forme évoluée sur des grandes quantité de données, et de battre un champion de GO ou de diagnostiquer une maladie plus vite qu’un praticien.
Mais in fine, tout cela, ce n’est que la même chose que ce que notre cerveau reptilien fait : une forme, une réponse. De la nourriture, on y va, un danger, on fuit. Même si c’est vrai que cela est impressionnant, que c’est pratique, rapide, que l’impact économique en sera effectivement profond, cela se base sur des expériences passées. On est loin de la poésie.
Par ailleurs, l’impact eugéniste me semble sous évalué. La révolution mécanique a rendu la force de travail caduque, la révolution actuelle va rendre la capacité de traitement de beaucoup de personnes inutile. Et tout le monde ne peut devenir ou être J. Atali. Ce pan de la réflexion est certes évoqué, via ce qui est demandé à l’école, mais que faire des autres si 90 du travail possible peut être traité par une machine.
Enfin, j’ai trouvé la conclusion assez béatement optimiste.
A ce jour, ce qui rends l’IA maitrisable est tout simplement qu’elle n’a pas de bras. Elle ne peut se perpétuer, dès que la machine s’arrête, l’IA disparait.
Ce qui est plus inquiétant, c’est que en parallèle de l’IA se développe la robotique, et que les effecteurs mécanisés deviennent maintenant assez efficace pour être comparés à l’homme.
Parce qu’il n’y a jamais eu plusieurs espèces dominantes sur terre, et que l’IA n’a pas besoin de biotope pour vivre. Un monde sans oxygène ni eau, plus chaud que le notre est tout à fait supportable pour une IA et ses robots. C’est la première fois qu’une espèce sur Terre est potentiellement en compétition avec une espèce qui n’a pas besoin du même biotope qu’elle.
Trump est un robot pilotée par une IA qui a pris le pouvoir, et c’est pour cela que les USA ont quitté l’accord de Paris. Bien sûr, c’est faux, mais c’est plus crédible que beaucoup de théories du complot.
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