Au premier niveau de lecture, c’est très bien fait. Certes cela ressemble un peu à "Forest Gump" (ce dont l’auteur ne se cache pas, il cite le livre dans ses sources), mais avec un sens des formules et une sensualité qui fait peut être défaut à l’original américain.
Si l’on s’arrêtait là, ce serait donc, comme le dit la quatrième de couverture, l’histoire drolatique et sensuelle d’une femme pleine d’énergie qui traverse le siècle en subissant des coups, mais avec une joie qui lui permet de les rendre.
Il m’a néanmoins semblé discerner un second niveau de lecture, un peu à la manière de celui utilisé par Garcia-Marquez dans cent ans de solitude. On peut voir dans Rose une représentation symbolique de la politique européenne, ou peut être plus précisément française.
Rose, comme l’Europe (la France) est impuissante devant le génocide Arménien, ravagée sans comprendre par la première guerre, qui la transforme complètement, elle découvre l’abondance entre les guerres, se vautre dans le lit de l’Allemagne pendant la seconde guerre, sans vraiment le désirer, mais sans y résister, pour de mauvaises raison. Engrossée par les Nazis (avancées scientifiques), elle abandonne ce fruit après guerre. Elle ignore superbement, sauf quelques pensées, l’épopée du Stalinisme, et part révérer Mao, sans comprendre ni voir l’horreur que celui-ci représente.
Ce deuxième niveau de lecture est plus instructif, et intéressant. Avec néanmoins un côté très pessimiste sur notre passé, et donc notre avenir.
Mais c’est amusant de voir jugée l’histoire ce cette façon.
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